Saïd Oujibou: Trouver le paradis

Philippe André

Garçon violent de banlieue, ce jeune a fait une rencontre qui bouleversa sa vie.

D’origine nord-africaine et de culture arabo-musulmane, la famille Oujibou émigre en France au début des années 1970, alors que Saïd n’a que trois ans. Très tôt, il s’intéresse à l’Islam, la religion de ses pères.

La famille est pratiquante et inculque au jeune garçon les préceptes que tout bon musulman doit connaître.

Bien vite, la conscience spirituelle de Saïd le travaille : « Très, très jeune, des questions émergent, notamment au sujet du salut. L’Islam aussi parle du paradis et de l’enfer.

« Il fallait absolument que je trouve par quel moyen fiable je pouvais aller au paradis. Mes parents, pour avoir un espoir de gagner le paradis, essayaient quant à eux d’accumuler un maximum de bons points spirituels. »
Au moment propice, le Tout-puissant fait le premier pas. Saïd raconte :« Ma première relation avec Dieu, je l’ai eue à l’âge de 9ans. Une voix intérieure m’assurait qu’un jour je connaîtrai la vérité. Cette profonde conviction ne m’a jamais quitté.

« J’avais la certitude que cette vérité-là serait complètement différente de tout ce qu’on m’avait enseigné.»

En quête de Dieu

A partir de ce moment-là, Saïd ne se satisfait plus de cette seule relation maître-esclave que connaît l’Islam et recherche une relation différente.

Au fond de lui naît ce besoin d’une vraie relation avec Dieu, personnelle et concrète. « Au-delà des prières rituelles, le musulman n’a aucun contact avec Dieu. » Car avec Allah, point d’intimité ni de relation directe. Encore moins d’amour et de tendresse.

Cette rencontre avec Dieu, prémices de celle qu’il ferait quelques années plus tard, ne l’empêchera pas de tomber dans la déchéance morale. Ayant côtoyé la violence durant son enfance, il se prend vite pour un caïd. Saïd se souvient de cette période décisive : « Dans mon quartier, j’étais connu pour être violent. Adolescent, je provoquais bon nombre de bagarres.

« L’une de celles-ci finit par dégénérer en émeute au cours de laquelle ma mère fut blessée. Elle se retrouva à l’hôpital et nous n’avions personne pour s’occuper de nous à la maison.

Quand Dieu s’en mêle

« Par la suite eut lieu un événement qui me fait dire que le salut vient toujours d’en-haut. Nos voisins du dessus, des français chrétiens, se sont offerts de prendre soin de nous. Jamais je n’avais vu cela ! Je ne connaissais du christianisme que ce qu’on pouvait voir à la télé et j’en avais une image très négative. »

Ces chrétiens témoignent de leur foi à la grande soeur de Saïd, qui se convertit. Lorsqu’elle trouve le courage de parler publiquement de sa foi, la famille est complètement anéantie, vivant cette conversion comme une véritable trahison.

« Malgré les violences que nous lui faisions subir, ma soeur a tenu ferme, ce qui nous a complètement déstabilisés. Alors ma mère eut l’idée de me faire espionner ma soeur pour vérifier le sérieux et la moralité du milieu qu’elle fréquentait. En la suivant à l’église, j’ai eu l’impression d’y avoir déjà vécu. Je connaissais cette atmosphère ! Pour moi, j’avais
enfi n trouvé de véritables musulmans, droits, fidèles, avec une éthique…

« Cependant, j’avais du mal à faire confiance à ces chrétiens, à cause du passé colonisé de mon peuple. J’ai donc fait beaucoup de recherches et de comparaisons entre le Coran et la Bible. A l’âge de 14 ans, j’ai fini par abdiquer et demander à Jésus d’être mon Sauveur personnel. »

L’amour de Dieu

Puis, pendant 7 ans, ce sera le trou noir, la descente aux abîmes…L’appel de la rue et du vice est le plus fort. Saïd se lance dans le trafic de stupéfiants, fréquente les boîtes de nuit, mène une vie de débauche.

Une réédition de l’histoire du fils prodigue en quelque sorte…

Là encore, Dieu l’attend et lui ouvre ses bras. « A 21 ans, je fais le bilan de ma vie. En feuilletant la Bible de ma soeur, je réapprends ce qu’est l’amour de Dieu pour l’homme. Certes, Dieu condamnait mes mauvaises actions, mais il m’aimait tant, moi, pécheur. Au bout d’une année de combats spirituels, j’ai fini par revenir à Jésus et l’accepter, non seulement comme Sauveur, mais aussi comme Seigneur.

« Dans l’Islam, les péchés sont des mauvaises actions que l’on peut racheter et compenser par de bonnes oeuvres. En devenant chrétien, j’ai compris que le péché était une souffrance que j’infligeais directement à Dieu. Cela m’a été très difficile à admettre, mais ce fut salutaire. »

Saïd venait de comprendre ce qu’était le sacrifice de la croix : Dieu intervenant personnellement pour le sauver. « En réalisant ce miracle de l’amour de Dieu, j’ai beaucoup pleuré et j’ai entrepris de réparer tout le mal que j’avais fait autour de moi depuis mon enfance. »

L’occasion lui sera également donnée de se réconcilier avec son père et de le voir se tourner vers Jésus-Christ.

Aujourd’hui, Saïd est marié avec Fatima qui lui a donné 2 enfants, Ambre et Farès. Il vit dans la région parisienne où il oeuvre sur le terrain social et humanitaire, en tant qu’éducateur spécialisé, mais également sur le terrain de la foi chrétienne, par le moyen de l’évangélisation.

Une pensée sur “Saïd Oujibou: Trouver le paradis”

  1. Demander une preuve n’a aucun sens et n’est pas raetonnil. La foi, par essence, n’a pas besoin de preuve et ne s’appuie pas sur des faits. La foi peut porter sur des croyances religieuses mais aussi sur bien d’autres dogmes comme une certaine laefcite9. Demander e0 des croyants les preuves de leur foi est faire preuve qu’on est soi-meame un croyant en l’absence de « dieux ». C’est avoir pour dieu l’absence de dieux. Moi je ne suis pas croyant en ce sens que je ne crois pas en un grand architecte qui cre9a le monde mais je ne suis pas un laefc non plus en ce sens que je ne crois pas que tout est explicable par la rationalite9 et en tout cas je ne crois pas que l’univers soit entie8rement accessible e0 l’esprit humain (la raison humaine).

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