Dieu t’a créé pour ça – ne passe pas à côté !

Les programmes télévisés et les films se terminent parfois avec un suspens haletant – le héros est suspendu par les mains au bord d’un précipice haut de deux-cents mètres. Et puis…

« La suite au prochain épisode. Même heure, même chaîne, pour voir si le Ranger Solitaire réussira à se sortir de cette situation ou s’il terminera en crêpe au fond du canyon. »

La semaine dernière, nous avons laissé Jonas, notre homme-qui-murmurait-à-l’oreille-des-poissons » coincé dans l’estomac d’un poisson au fond de l’océan.

Les prédicateurs utilisent souvent Jonas comme un bon exemple de mauvais exemple. Mais Jonas était le meilleur de son époque, pas le pire. Je me le représente souvent avec des sourcils froncés et une mine rébarbative, mais dans le deuxième chapitre, il me surprend en menant la louange et l’adoration.

Beaucoup de conducteurs de chants portent des jeans moulants, mais Jonas, lui, avait réellement la classe – il avait des algues enroulées autour de la tête (Jonas 2:5).

Une adoration pleine de foi depuis le ventre d’un poisson

Nous avons laissé Jonas suspendu au rebord de la falaise, la semaine dernière. On aurait pu croire que tout était joué, mais il a alors fait une prière qui aurait ému aux larmes le psalmiste David – honnête, ouverte, puissante, pleine de foi, très juste quant aux traits de caractère de Dieu.

Beaucoup ont un endroit spécial où ils aiment prier : « Dans mon fauteuil à bascule. J’aime m’y blottir avec une tasse de café, ma Bible et y prier. Le Seigneur me rencontre là. »

Super ! L’endroit spécial de Jonas n’avait pas l’air aussi confortable. Il était blotti à l’intérieur d’un poisson géant et malodorant. Cela n’a pas empêché sa prière d’être entendue.

Souvent, l’efficacité de notre prière est davantage influencée par notre situation que par lieu où nous nous trouvons. Je peux prier avec une efficacité surprenante quand je suis pourchassé par un ours. Nous prions souvent mieux avec des « algues » enroulées autour de notre tête.

Écoute-le : « Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Éternel, et il m’a exaucé. » Souviens-toi qu’il est toujours dans le poisson. Il n’a pas encore été libéré. « Du sein du séjour des morts j’ai crié, Et tu as entendu ma voix. »

Quelle foi ! Souviens-toi que ce qu’il dit ne s’est pas encore produit. Il voit au-delà de sa situation présente et croit que sa délivrance est certaine. Voilà ce qu’il exprime.

On n’attendrait pas cela de la part de quelqu’un qui est en rébellion contre l’ordre de Dieu, de quelqu’un qui a dû se transformer en appât humain avant d’obéir. Une louange pleine de foi s’échappe d’un homme qui va plus tard espérer que Dieu détruise plus de cent mille hommes, femmes et enfants.

Du fond de l’abîme

Jeté au fond de l’océan (par Dieu), banni, balayé par de l’eau, presque mort, marinant dans les algues au fond de la mer.

Comme problème, on fait difficilement pire !

Mais Jonas croyait que des jours meilleurs allaient venir. « Mais tu m’as fait remonter vivant de la fosse, Éternel, mon Dieu ! » (2:6). Souviens-toi qu’il prie justement depuis « la fosse. »

Alors que sa vie s’enfuit, il crie vers Dieu.

Mesdames et messieurs, cela aurait pu se terminer d’une tout autre manière. Il aurait pu être tenté de laisser la mort l’emporter gentiment afin de mettre un terme à ses souffrances. Mais Jonas s’est battu.

Il fait lui reconnaître cela : il s’est tourné vers Dieu.

Comment un Dieu bon a-t-Il pu lui faire cela ?

Même si Dieu l’a donné à manger au poisson, il confesse que Dieu est un Dieu compatissant. « Ceux qui s’attachent à de vaines idoles éloignent d’eux la miséricorde. »

Comment a-t-il pu dire que Dieu l’aimait alors qu’Il avait laissé tout cela lui arriver ? Pourquoi ne pas poser la question directement à Jonas ? Il y était et il croyait ce qu’il disait.

Quand Jonas a été rebelle, il s’est comporté en idolâtre. Il s’est détourné de l’amour de Dieu. A présent, il se tournait à nouveau vers Dieu, qui désirait exercer Sa miséricorde envers lui.

La tempête et le poisson ont ramené Jonas dans les plans que Dieu avait pour sa vie. Dieu a organisé tout cela pour que le cœur de Jonas puisse expérimenter à nouveau Son amour.

Cree pour cela!

La vie de Jonas aurait été tellement plus pauvre s’il n’avait pas obéi ! Il avait été créé pour cela ! Malgré ce qu’il a fait, sa mauvaise attitude et sa désobéissance, il a finalement obéi.

Et plus de cent mille personnes ont été sauvées ! Évidemment, cela l’a mis en colère, au début, mais dans l’éternité, je peux imaginer les milliers d’habitants de Ninive venir voir Jonas et lui dire : « Merci ! »

Quand tu regarde l’obéissance depuis le point de vue éternel de Dieu, tout change. Depuis notre point de vue, l’obéissance semble difficile, pleine de sacrifices. Et c’est souvent le cas.

Mais quelles richesses apporte une vie obéissante ! Jésus a promis à ceux qui Le suivraient une vie abondante. Il est rare qu’une vie abondante soit une vie facile. Mais elle vaut définitivement le coup.

Un regard sur ces quarante dernières années

En juin 1979 ; à Fort Worth, au Texas, le Seigneur Jésus m’a mis au défi : « Iras-tu pour Moi ? » Je savais qu’Il voulait que je quitte notre foyer pour aller travailler dans un autre pays.

Quelle joie cette nuit où j’ai dit « oui » et où j’ai baigné dans Sa présence.

Mais la peur m’a rattrapé le matin suivant. « Qu’est-ce que j’ai dit au Seigneur ? » Et nous aurions pu faire demi-tour, retourner dans notre coin. Je ne pense pas que Dieu aurait tué mes enfants ou qu’il m’aurait fait avaler par une truite géante. (Qui sait ? Peut-être y avait-il un poisson quelque part avec mon nom écrit dessus.)

Mais quarante ans plus tard, je n’aurais pas su les trésors à côté desquels je serais passé.

Quarante ans de larmes, de triomphes, quelques personnes méchantes et une multitude de personnes précieuses qui ont ajouté de la richesse à notre vie. Le meilleur, c’est qu’une part du résultat de toutes ces années subsistera pour l’éternité.

Des sacrifices ? Essaye de quitter tes parents, puis tes enfants, puis tes petits-enfants. Mais Dieu nous a donné des parents, des enfants, des petits-enfants dans les endroits où Il nous a envoyés. (Et nous avions toujours les originaux, même si nous ne les voyions pas beaucoup.)

Non, Dieu n’était pas mesquin quand Il a donné Jonas au poisson. Il aurait été mesquin s’il avait permis au prophète de rester assis dans son coin sans jamais accomplir les choses pour lesquelles Il l’avait créé. Il aurait été mesquin s’Il n’avait pas essayé de changer la haine de Jonas pour les gens qui n’étaient pas comme lui.

Il y a des choses pires que mourir, même si c’est une mort par digestion dans le ventre d’un poisson.