Et quand Dieu dit oui…

Comment Dieu a entendu la prière, et même avant la naissance de l’enfant. Il dit : « Oui ! »

Rebecca Dernelle Fischer

Sur mon bureau trône le faire-part de naissance de Sören, né le 21 novembre 2011. Sur le faire-part, il y a quelques photos, un dicton et un verset. « Garde ton coeur plus que toute autre chose car de lui vienne les sources de la vie (Proverbes 4 :23)». C’est un verset qui prend tout son sens quand on connait l’histoire de ce bébé. Laissez-moi vous raconter ce qui se passe quand Dieu dit « oui. »

C’est au milieu de l’été, que Christophe et moi apprenions que la grossesse de Heike ne se passait pas normalement. Dans le doute, son gynécologue l’envoya chez un cardiologue à l’hôpital universitaire de Fribourg afin de faire une échographie approfondie du coeur du bébé.

Heike et Tobias sont un jeune couple de notre église. S’étant trouvés l’un l’autre sur le tard, leur premier enfant fut attendu alors qu’ils approchaient tous les deux la quarantaine. Et cette nouvelle grossesse se déclara comme un véritable cadeau. D’ailleurs, lorsque Heike m’annonça sa grossesse, elle me dit fièrement : « et j’ai prié Dieu que cette grossesse se passe bien et que la naissance soit naturelle ».

Et pourtant quelques semaines plus tard, nous voici face à face, nous sommes le 14 août, c’est notre culte en plein air annuel, nous célébrons plusieurs baptêmes. Je vois le désarroi dans les yeux de Heike. Demain elle passera son échographie. Elle a peur. Je prie avec elle, je n’ai pas beaucoup de mots. Je lui répète « Et même si le bébé a un problème de coeur, les médecins le prendront en charge tout de suite. Dieu ne te laissera pas tomber. »

Et je sais que Dieu aime Heike, qu’il la connait et qu’il sait gérer sa colère, ses questions et ses craintes.

Une malformation

Le lendemain, l’échographie confirme que le coeur du bébé a une malformation. La paroi entre les ventricules est quasi inexistante, vu l’âge de la maman, la possibilité que l’enfant soit atteint de trisomie est de 50%. Heike et Tobias sont ébranlés. Durant les semaines qui suivent ce diagnostic, nous pouvons voir comment la foi mais aussi les craintes, les questions remplissent le quotidien de cette famille. Dieu n’a pourtant pas dit son dernier mot.

Lors du culte du 25 septembre, le prédicateur du jour (Peter Franz missionnaire au Kenya) prie avec Heike et Tobias. Est-ce que j’espère un miracle ? Je me contenterais que Dieu console et soutienne les parents… mais peut-il vraiment guérir ce bébé ?

C’est le jeudi suivant qu’a lieu la prochaine échographie chez le cardiologue… Dieu a fait un miracle ! En effet, quelle n’est pas la surprise des parents et du médecin lorsqu’ils découvrent que la paroi séparant les ventricules est presque complète ! C’est inexplicable, seul un petit trou est resté.

Le 2 décembre, Heike et Tobias donnent leur témoignage devant l’église entière. Il ne faudra pas opérer le bébé à la naissance et ils ont confiance que Dieu mènera son oeuvre jusqu’au bout et que le petit trou restant se réparera de lui-même. Je suis un peu gênée. Je vais voir les parents et leur dit « heureusement que Dieu ne fait pas ses miracles en fonction de la foi de la femme du pasteur »

Pourtant …

Reconnaissants, notre couple se prépare à l’arrivée de leur deuxième enfant. Par prudence, les médecins leur conseillent que la naissance ait lieu dans l’hôpital universitaire. Et Dieu suit son plan.

Heike et Tobias se rendent à l’hôpital le 19 novembre, et c’est le 21 novembre que nous recevons la nouvelle : « Sören est né, il a une malformation du coeur, il va falloir l’opérer ». Nous sommes sous le choc, et Dieu dans tout ça ?

Et ce miracle ? Au premier abord, nous ne comprenons plus rien, nous sommes tristes pour les parents, pour Sören. Mais nous saisissons très vite la finesse du plan divin. Dieu a sauvé ce bébé. En effet, la malformation de Sören n’était pas visible sur les échographies. D’ailleurs, le cardiologue a dû l’ausculter durant ¾ d’heure avant de trouver ce qui n’allait pas. Sören est né avec une transposition des grands vaisseaux (c’est à dire que les veines et les artères connectées au coeur étaient inversées ).

La conséquence de ce problème est que le sang oxygéné ne circule qu’entre le coeur et les poumons et que le sang saturé n’arrive jamais jusqu’au reste du corps. Seul le trou dans la paroi ventriculaire (oui, celui que Dieu a laissé) permet au sang frais d’irriguer le reste du corps de Sören. Sans traitement, cette malformation est mortelle.

Le petit est directement pris en charge et placé aux soins intensifs. Et pourtant après quelques jours, il va assez bien pour sortir des soins intensifs. Les médecins attendent quelques jours avant d’opérer afin que Sören prenne des forces. Il a tout d’un enfant normal, rien ne laisse deviner son problème.

En fait, en parlant avec un ami pédiatre, je découvre combien le plan de Dieu est merveilleux. Si la paroi n’avait pas été manquante entre les ventricules, les médecins n’auraient pas pensé que Sören avait un défaut au coeur. Il serait donc né dans un hôpital normal et n’aurait pas forcément survécu à la naissance ou serait peut-être mort dans les semaines suivantes. Les parents ont aussi bien compris cela.

Ils attendent l’opération avec angoisse mais aussi avec reconnaissance et confiance. Notre église se mobilise dans la prière, certains envoient des paquets avec des biscuits de Noël, d’autres des cartes, il y a les SMS, les coups de fil, et quelques visites,… Une de mes amies me dit « je crois que Dieu a dit  » oui  » à Sören »… je le pense aussi. Je porte cette assurance dans le fond de mon coeur.

Heike et Tobias nous ont demandé de venir leur tenir compagnie le jour de l’opération. Christoph, Emma (notre fille de 4 ans) et moi-même faisons la route jusqu’à Fribourg. Lorsque nous arrivons, je suis étonnée de la paix que Tobias et Heike ont. Nous les trouvons paisibles, confiants dans les capacités du chirurgien et de son équipe mais aussi et surtout pleins de confiance en Dieu.

Les heures sans nouvelles

Les heures passent, nous n’avons pas de nouvelles du bloc. Tobias appelle le secrétariat du bloc de chirurgie, non il n’y pas encore de nouvelles mais tout semble bien se passer. Nous sommes assis dans la chambre, Tobias nous parle du fond du coeur, il dit « et si c’était les deux seules semaines de vie de notre fils, je continuerais mon chemin avec Dieu ».

Il le répète encore une fois, c’est comme s’il disait à Dieu « et même si tu reprenais Sören maintenant, je ne pourrais pas vivre sans toi ! ». Il est environ 16h30… le téléphone l’interrompt. Tobias le prend et sourit « L’opération n’était pas facile, tout s’est bien passé, ils transfèreront Sören aux soins intensifs dans une heure et demie ». Le plus gros est passé, Sören vit ! Les larmes coulent sur mes joues, c’est comme si une pierre était tombée de nos coeurs, les parents respirent de nouveau.

Ce jour-là, sur la route de retour, Christoph et moi avons le coeur plein de reconnaissance… la reconnaissance d’avoir vu Dieu dire  » oui  » à un bébé, à une famille, à une église, à la vie.

« Garde ton coeur plus que toute autre chose car de lui vienne les sources de la vie (Proverbes 4 :23)».

Rebecca Dernelle Fischer et son mari Christophe servent dans la « Volksmission », mission populaire, de Freudenstadt en Allemagne.

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